Les Hypokhâgneux & "Hécube, pas Hécube" de Tiago Rodriguez
« C’est une tragédie. C’est censé aller mal. », Tiago Rodrigues lie le tourment effroyable d’une veuve troyenne à celui d’une mère contemporaine rongée par la maltraitance que son fils a subie.
Voilà une réplique qui fait étrangement bien écho dans cette pièce qui s’ouvre sur des éclats de rire mais où rapidement les rires se transforment en larmes et reviennent aux rires, puis aux larmes et ainsi de suite, jusqu’à un sourire inondé à la fin de la représentation. Tiago Rodrigues propose la mise en scène d’une répétition de la pièce Hécube d’Euripide. On assiste au passage dans lequel Hécube se lamente sur le corps de son fils qu’elle pensait encore vivant, après avoir perdu nombre de ses enfants. Cette répétition est croisée avec l’intimité de la comédienne qui interprète Hécube, et qui vit elle-même un drame familial proche puisqu’elle est engagée dans un procès contre les maltraitances dont son fils autiste a été victime.
Entre une mère tourmentée et un personnage en deuil, entre la répétition d’une tragédie grecque et un procès infernal, entre Otis Redding et des mouvements de bras, la douleur traverse les siècles et l’art du théâtre.
La classe des HK ressort chamboulée avec le sourire aux lèvres.